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ainsi résumée et appauvrie, s’arrête vers 1405, avant la première guerre des princes, c’est-à-dire qu’elle nous laisse ignorer la plus belle moitié d’une vie si digne d’être connue tout entière ; et Boivin dont la plus grande peine, en donnant quelques extraits du texte original, a été d’en rendre la vérification presque impossible, s’est contenté d’y ajouter un acte de 1411, déjà imprimé dans l’édition de Juvénal des Ursins. Or, c’est en regardant comme résultats des recherches consciencieuses de Boivin jeune, des documens d’une aussi faible valeur où le rôle politique de Christine n’est pas même mentionné, que tous les biographes modernes, l’abbé Lebeuf lui-même qui remontait si bien aux sources historiques, nous ont parlé jusqu’ici de Christine de Pisan. Chaufepié, dans son supplément au Dictionnaire de Bayle ; mademoiselle Kéralio, dans la Collection des meilleurs ouvrages français écrits par des femmes ; Roquefort, dans la Biographie Michaud, etc., lui ont consacrés des articles la plupart aussi fautifs qu’incomplets, en profitant des détails insignifians successivement ajoutés au travail primitif. « Nous avons également profité du travail de Boivin, disent les auteurs de la