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jusqu’à ce jour avec force éloges sur le mérite de son travail, n’a guère fait que traduire en français moderne une des notices biographiques que Christine, vers l’époque qui fixe à peu près la moitié de sa carrière littéraire, avait composées sur elle-même et placées dans ses ouvrages, sans doute pour satisfaire la curiosité de ses protecteurs ou de ses amis[1]. Boivin a même tronqué plusieurs fois celle qu’il a copiée, au lieu de la compléter avec une foule d’autres détails épars dans les œuvres du même auteur. D’ailleurs cette biographie,

  1. La vie en question, que Christine a racontée d’elle-même, se trouve au troisième livre de sa Vision. (Manuscrit de la Bibliothèque royale, no 7394, fo 52-65.)

    C’est là que Boivin jeune l’a prise, mais en ayant soin, on ne sait pour quel motif, d’oublier le numéro et le titre du manuscrit lorsqu’il indique le folio, et d’oublier le folio lorsqu’il indique le véritable manuscrit, auquel le lecteur dérouté ne songe guère à recourir. (Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. II, p. 762.) Boivin jeune, comme on voit, agissait assez légèrement avec la science, et semble d’ailleurs avoir été coutumier du fait ; car dans d’autres travaux insérés dans les mêmes Mémoires, t. I, p. 310 ; II, p. 747, et relatifs aux manuscrits de la bibliothèque de Charles V, il pêche et par des omissions impardonnables et par des erreurs qui ne le sont pas moins. L’abbé Lebeuf a relevé les unes et les autres dans une note de son édition des Faits et Gestes de Charles V, à propos de la bibliothèque de ce prince. (Dissertation sur l’Histoire ecclésiastique et civile de Paris, t. III, p. 456. Voyez encore, sur Boivin, les Mémoires déjà cités, t. I, p.319.)