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LAMENTATION SUR LES MAUX DE LA GUERRE CIVILE

(25 août 1410.)


Qui a point de pitié la mette en œuvre[1]
Vécz-cy le temps qui le requiert.

SEULETTE à part, et estraignant à grant paine les lermes qui ma veue troublent et comme fontaine affluent sur mon visage, tant que avoir puisse espace de escripre ceste lasse complainte, dont la pitié de l’éminent meschief me fait d’amères goutes effacier l’escripture, je m’esbahiz et en complaignant dis :

O ! comment puet ce estre que cuer humain, tant soit la fortune estrange, si puist ramener homme à nature de très dévorable et cruele beste ? Où est doncques la raison qui li donne le non de animal raisonnable ? Comment est-il en la puissance de fortune de tèlement

  1. Ms. de la Bibliolhèque royale, n° 623 Saint-Victor, f° 15.