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tous ceulx de leur noble sang, que le diligent labour d’escripture de l’umble leur créature Christine, tant eu ce présent fait comme les aultres œuvres telles que elles sont ou paurront estre, veullent avoir agréable. »

Christine confirme donc elle-même ce que nous avons déjà fait observer, savoir : qu’elle dédiait la plupart de ses œuvres aux princes de la famille royale. Ceux-ci, de leur côté, la récompensèrent quelquefois assez généreusement, eurent compassion de ses malheurs, et en échange de ses écrits contribuèrent à réparer les pertes de sa fortune. C’est ce qui résulte de trois extraits des registres de la Chambre des comptes, relatifs à Christine, et dont les deux premiers, encore inédits, se trouvent manuscrits sur le Catalogue des imprimés de la Bibliothèque royale.

« 1405. A demoiselle Christine de Pisan, veuve d’Estienne de Castel, cent escus en récompense de deux livres présentez par elle à monseigneur le duc de Bourgogne, dont l’un fut commandé par feu monseigneur le duc de Bourgogne, et l’autre, monseigneur l’a voulu ; lesquels livres et autres de ses écrits et dittiez mondit seigneur a très agréables, et aussy pour compassion et en aumosnes pour employer en mariage d’une sienne povre nièce qu’elle a mariée. — Par mandement dudit seigneur duc, à Paris, le 20 février 1405. Cent escus. (Vol. XXV, f° 115.)

« 1407. A damoiselle Christine Pisan, en récompense de plusieurs livres en parchemin contenant plusieurs