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tenir Roys et Princes ou fait de leurs guerres et batailles, selon l’ordre des livres ditz et exemples des preux conquérens du monde, et quelz et comfais chevetaines y doivent estre esleus, elles manières que leur affièrent à tenir en leurs offices d’armes.

« La seconde partie parle d’armes, selon Frontin, des cautelles d’armes que il appelle stratagèmes, de l’ordre et manière de combatre et deffendre chasteaulx et villes, selon Végèce et autres aucteurs, et de donner bataille en fleuves et en mer.

« La troisième partie parle de droit d’armes, selon les loix et droit escript.

« La quatrième parle de droit d’armes en fait de sauf-conduit, de trêves de marque, et puis de champ de bataille. »

Christine s’excuse d’abord d’avoir osé emprendre à parler de sy haulte matière mais elle est loin, ce nous semble, d’être restée au dessous de son sujet. Ce qu’elle a fait pour accroître l’honneur et les vertus de son sexe dans le Trésor de la Cité des Dames, et dans le Livre de la Paix pour ramener la politique vers des notions de justice et de sagesse, elle le fait encore dans ce livre de chevalerie pour l’instruction des hommes d’armes du moyen âge. C’est à la fois un manuel d’éducation, un livre de stratégie et un code du droit des gens qu’elle écrit pour la société féodale. Voilà pourtant un ouvrage qu’on n’a pas même mentionné dans l’histoire de nos