Page:Thomassy - Essai sur les ecrits politiques de Christine de Pisan.djvu/126

Le texte de cette page n’a pas pu être entièrement corrigé, à cause d’un problème décrit en page de discussion.

« Aucune n’était si pauvrette qui ne fut riche d’ami », vers délicieux par l’expression du sentiment, et qui rappellent ces beaux vers du poëme de Garin, publiés par M. Paulin Paris :

N’est par richesse ne de vair ni de gris.
Mais est richesse de parens et d’amis ;
Li cuers d’un hora vaut tout l’or d’un païs.


La Pastoure raconte ensuite comment le hasard la fit connaître du gentil chevalier qui devint son époux ; comment elle en fut aimée et répondit à son amour.

Cette pastorale est un petit trésor de poésie par les chansons, les rondeaux et les ballades dont elle est parsemée, et par une vivacité de tendresse qui suppose dans Christine un cœur vraiment adorable. Voici comme elle peint les regrets de la séparation, lorsque son doux, ami lui disait :

<poem>« Partir me fault sans demour. Pour aler en tel voyage ! » Ha Dieux ! com piteux visage, Lassète, adonc je faisois ! Et par grant dolour disoye : « Or, me voulez-vous occire. Ma doulce amour, mon doulz sire, Qui jà vous voulez partir ! Morte une fois, sans mentir. Me trouverez au retour ; Car je ne puis par nul tour