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Du Dieu qui les cuers maistroie,
Et qui bien et mal ottroie.
. . . . . . . . . .

La Pastoure raconte avec une charmante naïveté les années de sa jeunesse passées à la campagne, et consacrées aux soins des bergeries et de l’agriculture. Elle décrit ensuite le plaisir des champs :

Là en l’ombre me séoie
Soubz un chaîne, et essayoye
A ouvrer de filz de laine.
En chantant à haulte alaine.
Ceinturètes je faisoie,
Euvrées com ce fust soye ;
Ou je laçoye coyfettes
Gracieusètement faittes,
Bien tyssues et entières ;
Ou raisiaus, ou panetières
Où l’en met pain et fromage.
Dessoubz le chaîne ramage
S’assembloient pastourelles.
Et non mie tout par elles ;
Ainçois veissiez, soir et main,
Son ami parmi la main,
Venir chascune tenant ;
Plus de xx en un tenant,
Dont l’un flajolant venoit
Et l’autre un tabour tenoit.
L’autre musète ou chievrète.
Nil n’y avoit si povrète
Qui ne fust riche d’ami ! etc.