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ii. — rivalen et blancheflor






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Ne cremout asalt ne engien,
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
· · · · · · · · [engien ?] ki vaile,
Que sur la mer en Cornuaile
Sist la tur qui ert fort et grant :
Jadis la fermerent jeant.
De marbre sunt tut li quarel,
Asis e junt mult ben e bel.
Eschekerez esteit le mur
Si cum de sinopre e d’azur.
Al chastel esteit une porte :
Ele esteit bele e grant e forte ;
Ben serreit l’entree e l’issue
Par dous prudumes defendue.
La sujurnout Marces li reis
Od Bretuns e od Cornwaleis…[1]
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

  1. Ces vers sont pris à la Folie Tristan du ms. Douce [Michel, II, p. 9, v. 99-104.] La citation ci-dessus se fonde sur une copie que j’ai prise de ce poème à Oxford. V. 99 TiltagelV. 100 le premier e manque. — V. 101 Ne cremoult asalt ne engien ki vaile. — V. 102 Que manque. — V. 104 Sist manque, La ture querre fort. — V. 101 De marke. — V. 109 e de 9zur. — V. 110 E nez al chastel. — V. 112 Ben ferreit le entre e le issue. — V. 114 Michel : La guvirnout. Il est incertain si ce sont là exactement des vers de Thomas, si la peinture de Tintagel se trouvait dans le poème original précisément à la place où nous l’insérons, s’il ne convient pas d’y ajouter la suite de la description, qui se prolonge dans la Folie Tristan. Mais ces doutes n’empêchent pas d’affirmer que nous sommes ici en présence d’un passage démarqué de Thomas. Tintagel est, en effet, décrit en des vers très analogues par le Brut de Wace (v. 8847 ss.), et à l’endroit que voici il y a coïncidence d’expression entre la Folie et le Brut :

    Li castiaus ert mult bien fermes
    Et de vitailles asasés.
    Ja ne sera pris par esfors
    De nul siege qui tant soit fors.
    Bien seroit l’entree et l’issue
    Par deus bons homes defendue.

    (Brut, v. 8923-8.)