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— J’aime à croire, dit M. Lewis, après les salutations d’usage, que vous vous plaisez dans votre nouvelle demeure, et que vous aimez notre ville.

— Nous trouvons notre demeure magnifique, répondaient ensemble M. et madame Dumont, et cette ville est très belle.

— J’en suis bien aise, et j’espère que vous jouirez toujours du bien-être que méritent vos talents. Mais je ne me suis pas informé de vos enfants : comment sont-ils ?

— En bonne santé, merci, dit M. Dumont, je vous demande pardon de ne pas les avoir fait venir ; mais faites-nous donc l’honneur de prendre le thé avec nous.

— Très volontiers, car j’ai une faim de bûcheron ; j’ai été très occupé toute la journée et je n’ai pas eu le temps de m’occuper de mon estomac, qui commence à se révolter ; je remercie la bonne étoile qui m’a conduit ici pour apaiser sa colère.

On se rendit à la salle à dîner, mais Gustave n’y était pas. Alice, occupée à regarder par la fenêtre, paraissait triste ; en entendant ouvrir, elle se retourna et rougit en apercevant M. Lewis.

— Qu’avez-vous donc, gentille enfant ? lui dit ce dernier.

— Rien, rien, répondit Alice en baissant la vue.

— Ce sont des caprices d’enfant, dit M. Dumont en jetant un regard sévère sur sa fille ; j’ai voulu tout à l’heure dire ce que je pensais sur certaines pratiques de l’Église romaine, lorsque son frère s’est mis à pleurer ; elle ne peut le voir attristé sans qu’aussitôt elle ne l’imite ; on dirait vraiment, à les voir, qu’un même cœur et une même âme habitent les deux corps.

— Ah ! s’il en était ainsi dans toutes les familles, dit M. Lewis, le monde serait heureux ; on ne verrait pas autant de dissensions qui déshonorent même les familles les plus haut placées. Ne réprimandez pas vos chers enfants pour cela ; cherchez plutôt à leur faire