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assez honnêtes pour écrire l’histoire avec exactitude, et qui démontrent que l’on doit se confesser à ceux qui ont reçu ce pouvoir. De plus, je pourrais vous citer beaucoup de Pères de la primitive Église, les grands théologiens catholiques ; mais il me semble que vous devez être satisfaits, je dirai même convaincus que la confession secrète existait et a été mise en pratique depuis les Apôtres, qui l’ont enseignée et pratiquée eux-mêmes.

— Oui, et c’est une vieille invention que celle-là, ajouta Gustave en souriant.

Un « hourrah » poussé par les matelots, qui venaient de dégager le vapeur, tira M. Dumont et les autres passagers de leur embarras, et tous profitèrent de cette excuse pour s’éloigner.

Seul, M. Lewis s’était approché de Gustave et lui dit avec bonté :

— Je suis vraiment surpris, jeune homme, de voir les catholiques aussi instruits sur la Bible et l’histoire ; j’ai toujours été porté à croire qu’ils étaient ignorants et superstitieux, d’après les rapports qu’on m’en a faits.

— Permettez-moi de vous dire, monsieur, dit Gustave, qu’on vous a grandement trompé.

— Je m’en aperçois, reprit M. Lewis, car tout ce qui vient d’être dit mérite considération ; j’y penserai.

— Que Dieu le veuille, dit Gustave en s’éloignant pour rejoindre sa sœur qui l’attendait.