passagers qui écoutaient cette discussion ; jamais nous n’aurions cru les catholiques aussi ignorants.
— Il n’y a que Dieu qui puisse pardonner le péché, disait un autre.
— Je ne vois pas comment les prêtres peuvent s’arroger ce droit, dit le monsieur que nous avons vu intervenir, et qui se nommait Lewis.
— Ils blasphèment en parlant ainsi, et commettent un sacrilège en faisant croire une telle doctrine, ajoute M. Dumont triomphant.
— Que Dieu seul puisse pardonner le péché, c’est là la vérité, dit M. Fairman, et c’est ce que croit et enseigne notre Église.
— Alors, pourquoi se confesser aux prêtres ? dit M. Dumont.
— Parce que Dieu l’a voulu ; de plus, s’il est vrai que Dieu seul a le pouvoir de pardonner le péché, il est également vrai que Dieu dans sa sagesse, sa miséricorde et sa justice, peut prescrire ce qu’il juge convenable pour obtenir ce pardon, et peut exercer ce pouvoir suprême par le moyen de ses ministres. Le représentant d’un roi peut être investi par son souverain du droit de pardonner, comme du droit de vie et de mort.
— Dieu n’a pas pu donner ce pouvoir suprême à l’homme pécheur comme nous, dit M. Dumont ; et il n’a jamais permis d’exercer un pouvoir qui n’appartient qu’à Lui ; je nie tout avancé contraire.
— Pourquoi le niez-vous ? N’appelez pas « un avancé » ce qui est réel ; Jésus-Christ a opéré un miracle pour prouver que ses ministres, quoiqu’ils soient hommes, ont le pouvoir de remettre les péchés.
— Comment cela ? je n’ai rien vu dans l’Évangile qui prouve ce que vous dites.
— Vous n’avez donc pas lu le 9e chapitre de l’Évangile selon saint Mathieu, du 2e au 9e verset ? reprit M. Fairman ; voici ce qu’il dit :
Et voilà que des hommes lui présentent (à Jésus) un