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et sont promptement découverts, et les chefs de notre Église savent bientôt les punir, soit par l’interdiction, ou la pénitence si le cas n’est pas trop grave.

— Admettons pour un moment, dit M. Dumont avec embarras, que quelques hommes seuls fussent coupables en matière de confession, ne serait-ce pas assez pour la condamner et la faire rejeter avec horreur, afin d’empêcher la répétition des abus ?

— Vaut autant dire que si quelqu’un abuse du remède le plus excellent, l’on devra le rejeter entièrement. Vous admettez pourtant qu’il est nécessaire de se confesser.

— Oui, certainement, nous devons nous confesser à Dieu, lorsque nous l’avons offensé, à notre prochain, si nous lui avons fait du tort, et publiquement, c’est-à-dire aux membres de notre église, si nous leur avons porté scandale ; tel que cela se pratiquait au temps des Apôtres et des premiers siècles de l’Église, et comme nous, protestants, le faisons encore aujourd’hui.

— Nous aussi, catholiques, confessons nos péchés à Dieu, par l’entremise du prêtre, et nous devons réparer le tort que nous aurions pu causer à notre prochain, avant d’en obtenir le pardon ; mais nous n’aimons pas à ajouter de nouveaux scandales, en déclarant devant toute une assemblée de fidèles, des péchés qui ne devraient jamais être connus d’elle, surtout des jeunes gens qui en font partie.

— L’Évangile nous ordonne de nous confesser les uns les autres et cela publiquement, dit M. Dumont impérativement ; ainsi vos objections n’ont pas leur raison d’être.

— Où trouvez-vous cet ordre dans l’Évangile ? Citez-moi un seul texte.

— Sans recourir aux textes, c’était la pratique des chrétiens du temps des Apôtres, et nous devons suivre leur exemple.

— Il est vrai que nous voyons les premiers chré-