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Elle ouvre la boîte et aperçoit une belle montre suspendue à une chaîne longue et très belle, le tout de l’or le plus pur.

— Voici, dit-elle à Gustave, un souvenir d’un grand prix ; ce monsieur a été très généreux. Tiens, prends-le, mon enfant.

On venait d’arriver à Cincinnati, où M. Dumont, d’après son itinéraire, devait séjourner trois jours et donner une conférence semblable à celle qu’il avait déjà donnée.

Le lendemain de leur arrivée, Gustave entra dans la chambre de son père et lui dit :

— Je viens vous apprendre une nouvelle, mon père.

— Quelle est cette nouvelle ?

— Les catholiques de cette ville, répondit Gustave, font signer une requête demandant au maire de ne pas vous permettre de donner une conférence ce soir.

— Ah ! les infâmes catholiques ! s’écria M. Dumont rouge de colère ; bientôt nous serons à leur merci ! Voudraient-ils par hasard déjà se rendre maîtres dans ce pays, comme ils l’ont été en Europe et le sont encore au Canada ? Non, j’espère que les autorités de cette ville ne les écouteront pas et se moqueront de leur requête. Ce soir, je me promets bien de faire comprendre à mon auditoire que si les bons citoyens veulent jouir longtemps encore de cette glorieuse liberté que leur donne le protestantisme, ils doivent se méfier des catholiques en prenant des moyens pour arrêter les progrès de cette secte m…

— Assez, je t’en prie, dit madame Dumont. Te convient-il à toi, un ministre de l’Évangile, de prononcer de telles paroles ? Tu dois savoir que Jésus-Christ a dit à ses Apôtres : Soyez doux comme des agneaux, et pratiquez la charité en toutes choses. Pratiques-tu la charité en ce moment ?

— Vas-tu prendre la défense des catholiques, toi aussi ? Tu es assez intelligente pour comprendre que ce sont les robes noires qui les poussent à faire cette