rant que vous voudrez bien accéder à notre demande, nous avons l’honneur de nous souscrire
P. S. Nous sommes chargés de vous informer que vos honoraires seront de trois mille piastres par année.
— Eh bien ! Louise, qu’en penses-tu ? dit M. Dumont, c’est un beau traitement qui m’est offert, il est de moitié plus élevé que celui que j’ai ici.
— Agis à ta volonté, dit madame Dumont.
— Alors, je vais leur répondre immédiatement que j’accepte, et que je partirai d’ici le plus tôt possible.
Madame Dumont, voyant que son époux se préparait à écrire sa réponse, se leva et sortit pour donner libre cours aux pensées qui l’agitaient. Dans les discussions qui avaient eu lieu entre son époux, le vieillard et Gustave, elle s’était aperçue que les catholiques, qu’on lui avait représentés comme des idolâtres et des ignorants, connaissaient autant, sinon mieux, la Bible que les protestants. Pour elle, il lui était impossible de voir que le catholique avait la justice pour lui, et qu’il acceptait la parole de Dieu telle qu’écrite, sans en rien retrancher ou y rien ajouter ; cependant sa haine et son dégoût pour le catholicisme commençaient à disparaître, et cette âme plongée, depuis de longues années, dans la tiédeur et l’indifférence, commençait à s’ouvrir pour recevoir les premières lueurs de la foi. Espérons que Dieu, dans sa bonté, complétera son œuvre et qu’il se servira de notre héros pour la ramener à lui.
Quelques semaines plus tard, M. Dumont et sa famille partaient de Burlington pour se rendre à St-Louis, non que l’Évangile qu’il devait y prêcher fût plus pur, ou que les fidèles de St-Louis fussent plus en danger de perdition, mais pour jouir d’un revenu plus élevé. Comme il avait été prié de donner des conférences sur son chemin, ce voyage dura plus d’un mois.