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gustave

Jamais je n’oublierai ce que vos dignes parents ont fait pour moi.

— Le départ de votre sœur m’afflige beaucoup, et nous avons eu à peine le temps de nous revoir, que déjà vous nous quittez ; je crains… mais elle se tait.

— Que craignez-vous, mademoiselle ? demande vivement Gustave.

Une vive rougeur fut la seule réponse de Clara.

— Dois-je comprendre ?… mais excusez-moi ; je me suis trop hâté de croire que notre absence pût vous causer quelque peine.

On arrivait à la gare au même instant, et le dernier sifflet de la locomotive venait d’avertir les passagers d’entrer dans les wagons.

On se donne une rapide poignée de mains en disant : Au revoir.

— Au revoir, dit Clara à Alice, et elle ajoute d’une voix tremblante : Ne nous oubliez pas, monsieur Gustave.

— Jamais, dit Gustave.

Un instant après, la famille Dumont s’éloignait rapidement de Saint-Louis et arrivait à Montréal trois jours plus tard.

Gustave avait eu le soin d’écrire à ses grands parents pour les avertir d’attendre son retour avec toute la famille.

Aussi, ces bons vieillards étaient à la gare à leur arrivée, et on ne saurait dire avec quelle joie ils les reçurent dans leurs bras.

— Que je suis heureuse de vous revoir tous, disait la vieille dame. Dieu a exaucé mes prières et je l’en remercie.

Mais si grande que fût alors leur joie, elle n’égala pas celle qu’éprouvèrent ces bons vieillards le jour où M. et Mme  Dumont, au milieu d’un grand nombre d’amis et de fidèles, abjurèrent solennellement leurs erreurs et furent reçus de nouveau dans le sein de l’Église catholique.