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quoique étrangères pour vous, ont été traitées comme des membres de votre famille. Non content de les avoir gardées sous votre toit hospitalier, vous avez voulu, de concert avec votre charmante demoiselle, ajouter encore par la belle démonstration dont mon fils vient d’être l’objet. Comment pourrai-je reconnaître tant de bonté, tant de générosité ? Dieu seul peut récompenser votre noble action ; seul il peut vous remettre ce que vous avez si généreusement donné. Il me fait peine de voir que je ne suis pas en état de toujours rester en cette ville ; soyez assurés que jamais nous ne cesserons de penser à vous ; votre nom sera toujours sur nos lèvres pour vous bénir et vous remercier.

— Ne parlez pas de reconnaissance, dit M. Lewis ; votre digne épouse et votre aimable demoiselle ont charmé nos longs loisirs. Il nous fait peine de voir que vous allez quitter cette ville.

— Mes parents désirent nous avoir auprès d’eux, dit M. Dumont ; autrement j’essaierais de me placer ici.

— Fort bien, mais cela ne vous empêchera pas de revenir ; j’ai promis de veiller à l’avenir de votre fils, et je tiens à remplir ma promesse. Non que vous n’y veilliez pas vous-même, mais mes moyens me permettent de vous donner une preuve de l’estime et de l’intérêt que je lui porte.

— Penser autrement serait de l’ingratitude de ma part ; les preuves de votre générosité n’ont été déjà que trop nombreuses. Mon fils sera libre de revenir.

— Et moi, je ne pourrai pas me séparer de votre Alice, dit Clara.

— Je reviendrai moi-même souvent avec ma fille, dit Mme  Dumont.

Deux jours plus tard, M. et Mme  Lewis accompagnaient M. Dumont et sa famille à la gare.

Gustave marchait à côté de Clara.

— Quand reviendrez-vous ? dit cette dernière.

— Aussitôt qu’il me sera possible, répond Gustave.