leries que je lui ai fait subir, il a toujours été d’une patience héroïque. Lorsque je le vis partir, il y a un mois, du fort Laramée pour venir ici, j’ai éprouvé tellement de peine et d’ennui que j’ai cru mourir.
— Il est donc parti avant toi du fort Laramée ? dit Mme Dumont.
— Oui, chère épouse.
— C’est à mon tour d’intervenir, dit M. Lewis, et il raconte son entrevue avec Gustave quelques semaines auparavant.
— Oui, chère mère, dit Gustave ; j’aurais bien voulu vous voir ; puis il raconte son voyage à Montréal, la joie de ses grands parents en le voyant et leur impatience de revoir toute la famille au plus tôt.
— Dieu avait certainement ses desseins, dit M. Lewis. Je serais très heureux d’avoir un fils comme vous. Et, en disant ces mots, il jette un regard sur sa fille Clara.
Celle-ci devient rouge comme une cerise.
Je serais très heureux, ajoute M. Lewis en lui-même, que ma fille eût ce jeune homme pour époux.
Madame Lewis fait dresser la table comme pour un jour de fête. Alice, assise au côté de Gustave, ne cessait de lui faire mille questions auxquelles il s’empressait de répondre.
Vers la fin du repas, Clara et Alice, sur un signe de madame Lewis, se lèvent et se rendent au salon, puis reviennent portant, chacune, un cadre magnifique.
Alice s’avance la première vers Gustave et lui présente le sien en disant :
— Accepte ce petit souvenir, cher frère, en témoignage de la joie que me cause ton retour avec papa.
Gustave, surpris, aperçoit une magnifique broderie au centre de laquelle est un jeune homme dans une immense prairie ; tout près de lui, un peu au-dessus, est un ange qui, de la main, lui montre un homme en avant d’eux en lui disant : Suis-le, c’est ton père.