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Tu les as vues sans doute et tu as eu le bonheur de leur parler ?

— Non, mon père, et il lui raconte son entrevue avec M. Lewis, son voyage à Montréal, et ajoute les yeux pleins de larmes : J’attendais, cher père, cet heureux jour où tous deux nous pourrons nous présenter à elles.

— Que Dieu est bon et que ses desseins sont impénétrables. Oui, cher enfant, allons voir ta mère et ta sœur ; puis, tous ensemble, nous irons voir nos bons parents de Montréal. Viens, ne tardons pas. Je verrai à mes bagages cette après-midi.

Ils débarquent et se dirigent vers la demeure de M. Lewis.

— Que va penser M. Lewis ? dit M. Dumont en s’arrêtant tout à coup ; mieux vaut pour moi ne pas me présenter chez lui après la conduite coupable que j’ai tenue à son égard.

— Au contraire, dit Gustave ; ce monsieur va être très heureux de vous revoir.

— Je ne me sens pas la force de m’y rendre tout de suite. Allons à l’hôtel, cher enfant. Après le dîner, tu prépareras les voies.

— Non, venez, cher père ; M. Lewis vous attend d’un moment à l’autre ; je vous ai fait connaître mon entrevue avec lui.

— Eh bien ! allons, dit M. Dumont plus rassuré.

Laissons-les sur leur chemin et entrons dans la demeure de M. Lewis pour voir ce qui se passe en ce moment.

M. Lewis, son épouse, Clara, madame Dumont et Alice sont au salon. Les dames sont occupées à la couture. M. Lewis examine deux magnifiques broderies que ces deux demoiselles viennent de terminer.

— Ces broderies sont très belles, dit M. Lewis ; vos bonnes maîtresses sont bien capables.

— Elles sont l’ouvrage de nos mains, dit Clara.

— J’en conviens, et j’en suis très heureux ; mais