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qui vous attendent. Dieu a ses desseins, madame, et il ne projette jamais en vain.

— Vos bonnes paroles me donnent un grand espoir, dit madame Dumont ; elles me font même désirer le départ de notre Gustave ; je ne sais ce que je ressens, mais il me semble que ce cher enfant fera notre bonheur à tous.

— Et ne crains-tu pas de faire ce grand voyage ? demande le vieillard.

— Comment feras-tu, cher enfant ? ajoute madame Dumont ; ton père est beaucoup plus éloigné que ta mère ; tu devras traverser encore ces prairies dangereuses. Si ton grand-père était plus jeune, il t’accompagnerait.

— Ne craignez rien pour votre petit-fils, madame, dit le directeur, Dieu l’a guidé jusqu’à vous, il ne l’abandonnera pas dans ce voyage qu’il fait dans un aussi bon but.

— Quand veux-tu partir demande le vieillard.

— Après-demain, si vous le voulez, répond Gustave ; et j’ai la ferme conviction que rien de fâcheux ne m’arrivera pendant ce nouveau voyage.

— Eh bien ! je vais te faire un chèque pour deux cents dollars. Auras-tu assez de cette somme ?

— C’est plus de la moitié trop.

— Non, non, on ne sait pas ce qui peut arriver en voyage.

— Aussi bien après-demain que plus tard, dit madame Dumont en embrassant son petit-fils ; tu reviendras plus tôt.

— Oui, c’est cela, ajoute le vieillard en souriant.

— Soyez certains que je ne retarderai pas, dit Gustave avec émotion.

— Que Dieu vous bénisse, brave jeune homme, et que son saint ange vous accompagne, dit le vénérable prêtre en se retirant.