Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
gustave

— Oui, monsieur ; mais j’ai une autre promesse à remplir, c’est celle de ramener mon père à sa famille, et je ne sais réellement comment m’y prendre pour annoncer à mes bons vieux parents que je dois retourner au fort Laramée à la fin de septembre. Je dois être rendu au fort Leavenworth pour le 15 au plus tard : comme vous voyez, je n’ai pas de temps à perdre.

— Vous avez donc promis à votre père de retourner au fort Laramée ?

— Oui, monsieur, mon père m’attend.

— Une promesse faite est un devoir à remplir, et puisqu’il vous coûte de l’annoncer à vos grands parents, je le ferai moi-même. Demain, sur les dix heures, j’irai les voir ; ne vous absentez pas à cette heure, et vous verrez que tout ira bien.

Le lendemain, à l’heure indiquée, le vénérable directeur entrait dans la demeure de M. Dumont, et, après les saluts d’usage, il leur fit part de la promesse faite par Gustave.

Ces bons vieillards pâlirent à la pensée que leur petit-fils devait les quitter si tôt.

— Il faut donc que tu nous quittes encore ? dit le vieillard.

— Ce ne sera que pour quelques semaines, répond Gustave avec émotion, et j’espère vous ramener toute la famille, cette fois, si vous me le permettez.

— Si on te le permet ! dit Mme  Dumont ; ton père m’est bien cher, et rien au monde ne me procurerait plus de bonheur que de le revoir, et surtout de le voir revenir à l’Église qu’il a abandonnée.

— Il faut espérer, madame, que Dieu vous accordera ce bonheur, dit le directeur ; la présence de votre petit-fils ici me porte à croire que vos bonnes prières seront exaucées. La conversion de votre fils ne peut tarder ; je dirai même plus, votre Gustave me paraît être l’avant-coureur de plus grandes joies