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Le vénérable vieillard, qui revenait de la messe, l’avait remarqué de loin et s’était dit : Voilà un jeune homme qui ressemble beaucoup à notre Gustave.

Il hâte le pas, et s’approche de Gustave qui, la vue toujours fixée sur la fenêtre, ne le voit pas arriver.

— Mais regarde donc de ce côté, cher enfant, dit le vieillard avec émotion.

Gustave se retourne vivement et aperçoit la figure vénérable de celui qu’il aimait tant.

— Ah ! cher grand-père, s’écrie-t-il en se jetant dans ses bras.

Le noble vieillard le tient longtemps serré contre son cœur ; sur sa figure se lit la joie qu’il éprouve. Enfin il dit à Gustave :

— Comme tu as grandi ! Et que ta grand’mère va être heureuse de te voir ! Viens à la maison, j’ai hâte qu’elle sache que tu es de retour. Mais, je n’y pensais pas, ta présence trop subite pourrait causer un malheur. Attends un peu ici, je vais l’avertir avec prudence de ton arrivée.

Et, d’un pas plus léger qu’à l’ordinaire, l’heureux vieillard se rend à la maison.

Gustave, anxieux, attend le signal qui va lui permettre d’entrer.

Une minute s’est à peine écoulée que sa grand’mère sort précipitamment en s’écriant :

— Mon cher Gustave ! mon cher enfant !

Gustave s’empresse d’aller à sa rencontre ; elle l’entraîne dans la maison et le couvre de ses baisers maternels.

La première chose qui frappe Gustave en entrant est son livre placé sur une table au milieu de beaux bouquets.

— Tiens, regarde, dit la bonne dame ; c’est le livre que nous t’avons donné lors de ton départ. Chaque année, le jour de ta naissance, nous l’avons déposé sur cette table en mémoire de toi ; il est là pour te