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J’espère cependant avoir ce bonheur bientôt. Dieu qui m’a guidé jusqu’ici, saura bien me donner le moyen de retourner vers mon père pour le ramener à sa famille.

Le lendemain matin, sur les cinq heures, Gustave aperçoit la ville tant désirée.

— Montréal ! se dit-il joyeusement ; que tu parais belle et gracieuse ainsi assise au pied de cette montagne qui semble vouloir te protéger contre les intempéries des saisons. Que ton port est magnifique et animé, et que tu es bien parée avec tes tours de Notre-Dame, tes édifices splendides, ton pont qui, une fois terminé, sera une des merveilles du monde, tes nombreuses maisons d’éducation, tes hospices et surtout tes innombrables clochers tous plus élégants les uns que les autres. Que de touchants souvenirs tu me rappelles en ce moment ; tu as été témoin des années et des jeux de mon enfance ; tu seras témoin du bonheur que je vais éprouver en voyant mes bons parents que tu as abrités depuis leur naissance. Espérons que bientôt tu seras aussi témoin de la réunion de notre famille entière.

Enfin, le vapeur accoste et Gustave est un des premiers à débarquer. Son premier soin est d’entrer dans l’église de Bonsecours pour remercier Dieu de l’avoir si bien conduit.

Il sort et prend la direction de la maison paternelle, où il arrive quelques minutes plus tard. En l’apercevant, il arrête, son cœur bat avec force et il n’ose plus avancer.

— Voici, se dit-il, la demeure oh j’ai passé mon heureuse enfance ; au dedans sont ces bons vieillards qui m’ont élevé.

Il jette la vue sur les fenêtres, et il aperçoit sa grand’mère qui est occupée à lire. Ses yeux se remplissent de larmes.

Tout près de lui, et un peu en arrière, est son grand’père qui le regarde en souriant.