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gustave

Le lendemain, après avoir remercié son généreux hôte, il prend place à bord du train pour Lewiston, où il arrive bientôt.

Le vapeur « New York » était au quai et devait partir dans une heure.

— Je vais m’y rendre tout de suite, se dit Gustave.

Il va pour traverser la foule, mais il se sent frappé sur l’épaule et entend prononcer son nom.

Il se retourne vivement et reconnaît un de ses compagnons de classe du collège de Montréal.

— Ah ! c’est vous, mon cher Edmond, s’écrie-t-il tout joyeux ; comment allez-vous ?

— Assez bien, Gustave ; quel plaisir pour moi de vous voir ! D’où venez-vous ? Qu’avez-vous donc fait ? Nous ne vous avons pas vu depuis des années.

Gustave lui raconte en peu de mots les voyages qu’il a faits depuis son départ de Montréal et ajoute : Je vais à Montréal voir mes bons parents et les amis que je n’ai pas vus depuis si longtemps ; je me rendais justement à bord de ce vapeur pour acheter mon billet de passage.

— J’en ai un qui va vous servir jusqu’à Ogdensburgh. Je suis bien aise de vous le donner, cher ami, je ne savais qu’en faire.

— Mais vous en aurez besoin pour votre retour.

— Non, mon père, qui voyage pour sa santé, a décidé de retourner par un autre chemin, et il ajoute en souriant : si je vous le donne, c’est parce que je n’en ai plus besoin ; c’est bien généreux de ma part, n’est-ce pas ?

— Je ne vous en remercie pas moins ; mais, dites-moi, avez-vous entendu parler de mes bons vieux parents dernièrement ?

— Je les ai vus la semaine dernière encore. Votre grand’mère a été très malade, mais elle est mieux. Vous ne sauriez vous douter de la peine que leur a causée votre départ ; chaque fois que je suis allé les voir, ils ont parlé de vous en exprimant le désir de