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gustave

sauf dans les bras de mon épouse, et permettez que j’aie le même bonheur bientôt.

Et, pour la première fois depuis de longues années, il fait le signe de la croix.

Il se couche et dort bientôt d’un profond sommeil.

Deux jours plus tard, le cœur joyeux et éprouvant une consolation et une paix intérieures qui lui étaient inconnues depuis longtemps, il quittait le fort Laramée, et suivait la route prise par Gustave trois semaines auparavant.

Laissons-le se diriger vers Saint-Louis, que Gustave venait justement de quitter pour se rendre à Montréal.

Nous avons quitté Gustave dans l’église catholique de Cleveland ; la messe finie, il se dirige vers le port pour trouver le vapeur qui doit le conduire à Buffalo.

Il monte à bord et demande le prix du passage.

— Quatre piastres, répond le commis.

— À quelle heure partez-vous ?

— À six heures, ce soir.

Il revient sur le quai et se dirige vers l’hôtel pour déjeuner ; puis il retourne au port pour chasser l’ennui qui commençait à s’emparer de lui.

En arrivant, il est accosté par le capitaine du même vapeur, qui lui demande :

— Cherchez-vous de l’ouvrage, jeune homme ?

— Je suis prêt à me rendre utile, monsieur.

— Alors allez déposer votre bagage dans une cabine que le commis va vous donner ; et revenez ici, je vous dirai ce qu’il y aura à faire.

Gustave s’empresse d’aller mettre sa petite valise en sûreté et revient aussitôt.

— Prenez ce livre, dit le capitaine, et vous y entrerez toutes les marchandises qu’on doit mettre à bord. Allez-vous à Buffalo ?

— Oui, monsieur.

— Très bien, dit le capitaine en s’éloignant.

Gustave se met à l’œuvre avec activité.