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vous remettre comme honoraires. Avec ce montant vous pourrez passer gaiement votre séjour à Saint-Louis. Le colonel me dit aussi que vous devez retourner au fort Laramée à la fin de septembre. Soyez ici pour le 25, date du départ de la prochaine caravane pour ce fort. Puis, lui présentant plusieurs billets de banque, il ajoute : Voici vos cent piastres ; comptez-les.

— Merci, monsieur, dit Gustave, je ne puis accepter cet argent ; je ne suis pas en âge, et il appartient à mon père. Soyez assez bon de le lui faire parvenir.

— Mais comment allez-vous faire pour vous rendre à Saint-Louis ?

— Mon voyage est déjà assuré ; le capitaine du « Lucy » m’a demandé pour remplacer le commis qui est malade, et, tout en me rendant à Saint-Louis, je vais gagner de l’argent.

— Vous êtes un brave jeune homme, et vous faites bien de respecter ainsi votre père. Tirant alors de sa poche un billet de dix piastres, il ajoute : Prenez ce petit montant, il pourrait vous être utile.

— Pardon, monsieur, dit Gustave en rougissant ; je ne puis accepter.

— Voulez-vous me faire de la peine en refusant ? dit le commandant avec bonté ; ce n’est pas une charité que je vous offre, mais un petit cadeau ; allez-vous me refuser ce plaisir ?

— Alors ce serait de la mauvaise grâce que de ne pas accepter.

— Bon voyage, jeune homme, dit le commandant en lui serrant la main, et que Dieu vous bénisse.

— Merci, monsieur, dit Gustave avec émotion.

Il sort et, le cœur joyeux, se rend au vapeur qui partit une demi-heure plus tard.

Le trajet du fort Leavenworth à Saint-Louis se fait très rapidement, et notre héros, tout en accomplissant les commissions qui lui avaient été confiées, se disait sans cesse : Oui, dans quelques heures, je