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— Oui, se disait-il, si Dieu le ramène à la santé, je ferai tout ce que je pourrai pour lui faire plaisir.

Un matin, Gustave, ayant dormi profondément toute la nuit précédente, se réveille beaucoup mieux.

Sa première pensée est pour son père ; il se tourne de son côté, et voit qu’il est pâle, que ses yeux trahissent la fatigue et les pleurs.

— Comme vous êtes pâle ! lui dit-il, et je vois vos yeux remplis de larmes.

— Non, cher enfant, dit M. Dumont ; mais comment es-tu ce matin ?

— Beaucoup mieux, cher père ; je suis encore faible, il est vrai ; mais j’espère qu’un bon déjeuner va ranimer mes forces.

— Dieu soit loué ! s’écrie M. Dumont tout joyeux en embrassant son fils ; que je suis heureux de te voir ainsi !

Deux jours plus tard, Gustave suivait son père à ses chantiers. Ce dernier ne savait que faire pour l’égayer et le distraire.

Gustave lui en témoigna sa reconnaissance en reprenant sa gaieté habituelle et en cherchant tous les moyens pour aller au-devant de ses désirs.

Un jour, le colonel le fait venir et lui dit :

— J’ai entendu parler de vous, jeune homme, et je sais que vous avez un grand désir d’aller voir votre mère à Saint-Louis.

Gustave, surpris, n’ose lever la vue, et une vive rougeur lui couvre la figure.

— Je ne veux point vous faire de peine, reprend le colonel ; vous êtes un brave jeune homme ; j’ai connu votre histoire par les gens qui sont revenus avec vous de la ville du Lac-Salé.

— Nous n’en avons parlé à personne, dit Gustave en hésitant.

— Je le sais, mais vos conversations ont été entendues. Laissons cela pour le moment ; aimeriez-vous aller voir votre mère ?

— Ce serait mon plus grand bonheur.