secrète, le pauvre pour la recevoir sans rougir ; qui, n’étant d’aucun rang social, tient également à toutes les classes, aux classes inférieures par la vie pauvre et souvent par l’humilité de la naissance ; aux classes élevées par l’éducation, la science et l’élévation des sentiments qu’une religion philanthropique inspire et commande ; un homme enfin qui sait tout, qui a le droit de tout dire, et dont la parole tombe de haut sur les intelligences et sur les âmes, avec l’autorité d’une mission divine et l’empire d’une foi toute faite.
— Et ce grand homme a dit la vérité, dit M. Pépin. En effet, quelle est la vie journalière du prêtre ? Debout dès cinq heures du matin ; sa première pensée est pour Dieu, il dit sa messe et se jette dans un confessionnal pour pardonner, au nom de Dieu, les péchés de ses paroissiens.
Prenant ensuite son déjeuner à la hâte, il s’occupe des affaires de sa paroisse, ou des malades qui attendent ses soins. Il est à peine de retour, que d’autres viennent le demander pour secourir de nouveaux malades à l’agonie. Vite il y court, adresse des paroles de consolation, administre les derniers sacrements et prépare à paraître devant le souverain juge, et le soir arrive bien souvent avant qu’il ait pu prendre son dîner ; avant qu’il ait pu réciter son bréviaire ; il ne peut se coucher cependant sans avoir rempli ce devoir.
Enfin, fatigué, il se couche ; tout à coup la cloche sonne, et on vient lui dire qu’un de ses paroissiens se meurt. Que faire ? il ne s’est pas encore reposé un seul instant, la demeure de ce malade est éloignée, il est pauvre et n’a pas de voiture, les chemins sont impraticables par la pluie qui tombe par torrents, ou il fait un froid rigoureux, ou bien encore il a besoin de repos s’il ne veut être malade lui-même. Mais non, il ne pense pas à cela, le prêtre ne voit que son devoir, et ce devoir lui dit : marche vite auprès de ce malade, il y va de son âme.
Il part aussitôt et entre dans la maison de ce ma-