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divinité de Jésus, toutes les autres sectes voient un Dieu en lui. Petite différence, n’est-ce pas ? L’Universaliste affirme que la foi suffit pour être sauvé ; à côté de lui vient le Presbytérien avec la prédestination ; encore une petite différence. Le Méthodiste rejette presque tout article de foi, pendant que l’Épiscopalien en admet trente-cinq : ici encore une petite différence qui se trouve dans le chiffre seulement. Les Baptistes rigoureux n’admettent aucune autre secte à leur communion, se croyant seuls dignes de participer à la table sainte, pendant que les Baptistes libres les admettent toutes : les Puritains, les Quakers, les Trembleurs, les Congrégationalistes, les Anabaptistes, les Chrétiens Bibliques, les Frères de l’Unité, les Calvinistes, les Swedenborgiens, les Luthériens ; mais je m’arrête, je pourrais en énumérer d’ici à demain. Toutes ces sectes diffèrent dans leurs croyances : les unes rejettent le baptême des enfants, d’autres le croient indispensable ; les unes admettent l’efficacité de quelques sacrements, d’autres les rejettent en se moquant de ceux qui les reçoivent. En un mot, elles diffèrent sur les points les plus essentiels, et ne s’accordent que sur une seule chose, et sur quoi, me demanderez-vous : sur leur haine et leur antipathie pour le catholicisme.

— Il y a une secte que vous avez oubliée, dit Gustave ; elle mérite pourtant considération, je veux parler des saints du dernier jour.

— Je vous en demande bien pardon, dit M. Pepin ; j’aurais dû la nommer la première, quoique la dernière apparue. Vous appartenez à cette secte, messieurs : ne trouvez-vous pas une grande différence entre vos doctrines et celles des autres sectes protestantes ? Ces sectes lisent la Bible comme vous, y puisent leur moyen de salut, unique moyen, déclarent-ils, et pourtant, dites-le-moi, croient-ils en la pluralité des femmes comme vous ? Non ; et allez-vous me dire qu’il n’y a pas une différence, et une grande celle-là,