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— Ah ! c’est vous, M. Pepin, dit M. Dumont ; je suis content de vous voir.

— Et moi aussi, dit M. Pepin ; j’espère que vous jouissez tous d’une bonne santé, ajoute-t-il en saluant la compagnie.

Ce monsieur, âgé d’une trentaine d’années, résidait aux États-Unis depuis sa sortie du colège de Montréal, où il avait presque terminé ses études. Ses parents l’en avaient retiré pour émigrer dans la grande république, où ils espéraient faire fortune. Ils moururent avant d’avoir réussi. Laissé à lui-même, M. Pepin se mit à voyager, plutôt pour s’instruire et voir du pays, que par amour du lucre ; et, malgré les aventures périlleuses dont il avait été témoin et les dangers qu’il avait courus, il devait partir sous peu pour la Californie, où il voulait passer quelque temps avant de retourner au Canada.

— Je ne suis pas venu ici pour interrompre votre discussion, dit-il : veuillez continuer.

— Nous étions à discuter sur le baptême pour les morts, dit M. Williams ; chacun émettait son opinion ; à vous d’en faire autant si vous le désirez.

— Où avez-vous trouvé cette doctrine ? dit Gustave ; ce n’est pas dans l’Évangile, assurément.

— Et vous dites que le père de famille qui va en paradis, emmène avec lui toute sa famille, ajoute George. Qui a enseigné cela ?

— Saint Paul d’abord, puis saint Jean dans son Apocalypse, répond M. Dumont ; ces deux Apôtres nous disent clairement que les saints jouissent d’un bonheur parfait.

— Et comment voulez-vous qu’ils puissent jouir d’un bonheur parfait s’ils n’ont pas avec eux leurs familles qu’ils ont aimées sur la terre ? dit M. Williams.

— D’ailleurs, dit un autre, Dieu n’a-t il pas dit : Je bénirai les familles de ceux qui me craignent et m’obéissent, jusqu’à la quatrième génération.

— Belle interprétation que celle-là, dit M. Pepin,