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gustave

catholique seul s’en tient aux doctrines de son Église.

On discutait sur le bonheur du juste après la mort.

— Oui, dit M. Dumont, Dieu a promis un bonheur parfait aux saints du dernier jour ; ainsi le père de famille jouira du bonheur céleste avec toute sa famille.

— C’est ce qu’il y a de beau dans le « Mormonisme, » dit M. Williams, le père de famille est certain que ses femmes et ses enfants le suivront en paradis.

— À condition qu’il y soit admis lui-même, n’est-ce pas ? dit George, occupé à prendre une partie d’échecs avec Gustave.

— Et pour celui dont la femme et les enfants ne sont pas mormons, dit Arthur, qu’arrivera-t-il ?

— Notre sainte religion nous donne un moyen d’y remédier, dit M. Dumont : c’est le baptême pour les morts. Ainsi un père de famille peut se faire baptiser pour son épouse ou aucun de ses enfants qui seraient morts avant d’avoir été reçus membres de notre église ; et ce baptême est aussi efficace que si ce sacrement avait été administré à la personne même.

— Mais si le père meurt le premier ? demande un de ceux qui écoutaient.

— Dans ce cas, tout autre pourrait communiquer cette faveur. Non seulement le père de famille, mais un époux pour son épouse, et ce vice versa, un frère pour un frère ou une sœur, un ami pour un ami ; il n’y a pas de distinction ou de parenté.

— Nous pouvons donc nous faire baptiser pour nos parents décédés ou autres pour lesquels nous le désirons ? demande un autre.

— Certainement, et c’est ce que je me propose de faire à l’égard de mon père et de ma mère, aussitôt que je saurai qu’ils sont morts, et ainsi je pourrai les sauver.

— Très commode cela, dit un monsieur qui venait d’entrer ; j’espère que vous en ferez autant pour moi.