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M. Williams, père de George et Arthur, acheta une grande maison avec plusieurs acres de terre tout près des limites de la ville, et pria M. Dumont et son fils de venir rester avec lui.

M. Dumont consentit ; trois chambres furent placées à sa disposition, et bientôt tout alla on ne peut mieux.

Les mormons étaient les gens les plus tranquilles du monde ; l’ordre le plus parfait régnait le jour et la nuit dans la ville et au dehors. Point de vols, point de chicanes, point de jalousies ; chacun se mêlait de ses affaires, sans s’occuper de celles des autres. Gare à celui qui aurait voulu s’initier dans les secrets de famille, ou se serait permis des familiarités avec la femme d’un autre.

En un mot, pour rendre justice aux mormons, il serait à désirer que toutes les affaires commerciales et temporelles, en ce qui regarde la famille, le droit de propriété et les échanges, fussent conduites aussi bien partout ailleurs.

On dirait qu’ils sont tous frères : politesse et urbanité entre eux, telle semble être leur devise.

Quelques jours plus tard, nos trois amis, étant bien reposés, décidèrent d’aller visiter le pays pour voir les curiosités de tout genre qui y abondent.

Montant à cheval un beau matin, ils parcourent les différentes rues de la ville ; au côté de chacune d’elles, comme nous l’avons déjà dit, il y avait un ruisseau dans lequel coulait une eau claire et froide ; vis-à-vis chaque maison, ils remarquent une trappe arrangée de manière à être baissée ou levée au besoin.

— Veuillez donc nous dire d’où vient cette eau, demande George à un homme en train de lever une de ces trappes.

— Elle vient directement de la montagne, messieurs ; elle descend d’abord dans un grand canal que nous avons construit jusqu’aux limites de la ville, et se répand ensuite dans les ruisseaux au côté de chaque