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tant se trouve près de lui, le saisit et tous trois atteignent la terre ferme sur la rive opposée.

— Cher père, dit Gustave, c’en était fait de nous, si vous n’étiez venu à notre secours.

M. Dumont, dont les larmes inondent la figure, ne répond que par ces mots :

— J’en remercie Dieu, et, entourant Gustave de ses bras, il l’embrasse à plusieurs reprises.

George, comme stupéfait, était resté au milieu du torrent. En voyant M. Dumont se jeter au secours de Gustave et de son frère, il pique son cheval et est bientôt auprès de ces derniers.

— Ah ! cher ami, dit-il à Gustave ; vous avez failli être victime de votre amitié pour nous. Merci, mille fois merci. Et vous, monsieur, ajouta-t-il en s’adressant à M. Dumont, je…

— N’en parlez pas, jeune homme, dit ce dernier en l’interrompant.

Les hommes de l’avant-garde s’occupent à ramener Arthur à la connaissance ; après beaucoup d’efforts, ils parviennent à lui faire rejeter l’eau qu’il a avalée ; on lui apporte des vêtements secs, on lui frictionne les membres, et quelques minutes plus tard, Arthur se relève.

Sa première pensée est pour Gustave, et il lui témoigne toute la reconnaissance dont il est capable.

— Assez, cher ami, dit Gustave ne voulant pas lui faire connaître le péril qu’il avait couru lui même. Mais, comment êtes-vous ? êtes-vous assez fort pour remonter à cheval ?

— Oui, je suis assez bien.

On se remet en route et on s’éloigne sans regret de ce torrent dangereux.

Le soir la caravane forme son camp au pied de la dernière montagne qui la sépare de la ville sainte.

Dès cinq heures, le lendemain matin, les wagons commencent à monter.

Nos trois amis arrivent au sommet les premiers. Au bas de la montagne, ils aperçoivent une belle et