CHAPITRE XXI
traversée émouvante. arrivée au lac salé. la dîme.
Le lendemain, Gustave et ses amis se mettent à l’eau les premiers pour traverser le torrent. Le courant est si fort qu’il menace d’entraîner leurs chevaux.
Arrivé vers le milieu, le cheval d’Arthur trébuche, et ce dernier est lancé dans le courant, qui s’en empare et l’entraîne avec rapidité.
Tout le monde pousse un cri d’effroi en le voyant tomber.
Prompt comme l’éclair, Gustave lance son cheval dans la direction de son ami qu’il voit disparaître ; il pique plus fort et le voit reparaître un peu plus loin ; son cheval redouble de vitesse sous la force de ses coups, mais son ami disparaît pour la deuxième fois.
Les gens de notre caravane tremblent d’émotion et craignent que Gustave ne soit la victime de son dévouement : plusieurs courent le long du rivage pour porter secours.
M. Dumont, à son tour, s’élance sur les pas de son fils et le suit de près.
Gustave semble ignorer le péril qui le menace, ses lèvres murmurent une prière ; il voit son ami reparaître tout près de lui. Saisissant alors les rênes d’une main nerveuse, il s’élance à bas de son cheval ; de sa main restée libre, il saisit Arthur ; mais au même instant, le cheval de Gustave fait un bond de côté et échappe à notre héros, et le torrent les entraîne tous deux.
Un cri d’angoisse s’échappe de toutes les poitrines. Mon fils, mon fils, s’écrie M. Dumont qui, en un ins-