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gustave

CHAPITRE IV

une visite. — gustave aux prises avec des ministres protestants.


Un soir, M. Dumont avait invité plusieurs ministres à passer la veillée avec lui. Gustave, ne voulant pas s’exposer à entendre quelque discussion religieuse, avait pris un léger repas à la dérobée et s’était retiré dans sa chambre pour étudier ses leçons.

On venait de se lever de table et, rendus au salon, on se mit à causer, puis suivit une discussion sur les doctrines de l’Église catholique.

Comme il arrive toujours, ces ministres, de sectes différentes, ne s’accordaient pas, l’universitaliste soutenait que le catholique, croyant en Jésus-Christ, avait la foi, et que cela suffisait pour être sauvé. Le presbytérien disait tout le contraire et même essayait de prouver que Dieu avait choisi ses élus de toute éternité, le nombre en ayant été compté d’avance. Un autre cherchait à démontrer que l’Église de Rome était la Babylone de l’Apocalypse, que le Pape était un vil charlatan qui vendait le ciel à prix d’or et d’argent, etc.

Enfin, l’un d’eux, voyant qu’une entente serait impossible, voulut changer la conversation et, s’adressant à M. Dumont, il lui dit :

— Je n’ai pas vu votre fils, monsieur ; est-il absent ?

— Mon fils est ici, répondit M. Dumont, je le crois dans sa chambre occupé à étudier.

— Soyez donc assez bon de nous le présenter, reprit le ministre, j’aimerais à le voir. J’ai su qu’il se distin-