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gustave

— Permettez-moi de vous présenter à Gustave Dumont ; c’est ce jeune homme dont je vous parlais il y a un instant ; la caravane lui a dû son salut en plusieurs circonstances.

Le chef ôte son chapeau en tendant la main à Gustave.

— Je suis heureux de faire votre connaissance, dit-il, et je vous félicite, jeune homme, de votre noble conduite et de la bravoure dont vous avez fait preuve pendant le long voyage que vous venez de faire ; j’espère que bientôt vous emploierez vos talents pour défendre l’Église des saints.

Gustave, frappé de la mâle beauté de cet homme et de ses manières distinguées, ne put s’empêcher de lui rendre son salut avec beaucoup de grâce.

— Je dois vous dire que ce jeune homme n’est pas encore un des nôtres, dit le capitaine.

— Il le sera bientôt, j’espère, dit le chef, en frappant légèrement sur l’épaule de Gustave. Vous suivrez l’Église de Jésus-Christ, n’est-ce pas ?

— De tout mon cœur, répond Gustave ; et pour suivre l’Église de Jésus-Christ, je ferai tout ce que je pourrai.

— Bien, bien, dit le chef, je ne vous dis pas adieu, mais au revoir.

Et il s’éloigne pour rejoindre ses hommes.

En le voyant partir, Gustave dit assez haut pour être entendu du capitaine et de son père :

— Oui, je suivrai toujours l’Église de Jésus-Christ, mais non celle de Joseph Smith.

Ces derniers ne font pas voir qu’ils ont entendu, et reconduisent le chef au « fort Bridger. »

Le lendemain, les montagnes Rocheuses apparaissent dans toute leur splendeur. Gustave et ses deux amis, frappés du magnifique spectacle qui s’offre à leurs regards, arrêtent leurs chevaux pour mieux voir.

Du nord au sud, aussi loin que leur vue peut s’é-