Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
gustave

étroite en certains endroits, et oblige notre petite troupe a redoubler d’attention.

— Tenez toujours la vue fixée, sur ces rochers, dit Gustave ; ils peuvent cacher des ennemis.

On avance encore plus lentement et on arrive à un bas-fond dans lequel il faut descendre.

— Des wagons et des provisions qui brûlent, dit notre petite troupe en regardant le feu au-dessous d’eux.

— Voilà qui est curieux, dit Gustave à voix basse ; qui a pu mettre le feu à des wagons et à des provisions ? Ce qui m’étonne le plus, c’est l’absence de morts ou de blessés aux alentours.

— Ce ne sont certainement pas des sauvages qui ont fait cela, dit l’un des hommes, car ils auraient tué et massacré avant de mettre le feu, et ils auraient enlevé les provisions.

— Je crois comme vous, dit Gustave ; avançons encore, il faut bien nous assurer de ce qui en est avant de retourner ou d’avertir la caravane ; mais faites bonne garde, les sauvages sont rusés.

— Ah ! que vois-je ! dit Arthur une minute plus tard ; il y a quelque chose derrière ce rocher.

Tous les regards se portent vers le rocher, et on voit un homme qui se relève et qui vient à eux.

Gustave tire son pistolet, et s’adressant à lui, lui demande d’une voix brève :

— Que faites vous ici ? Répondez sans bruit, car…

— Ne tirez pas, monsieur, dit cet homme, je ne suis pas votre ennemi. Il y a plus d’une heure que je me suis caché derrière ce rocher, pour ne pas être pris par les mormons, qui ont attaqué notre caravane et qui après avoir mis le feu à nos wagons, sont partis en amenant tous nos hommes prisonniers.

— Ce sont des mormons qui ont mis le feu à ces wagons, dites-vous ? Ne mentez-vous pas ?

— Non, monsieur, je ne mens pas, je le jure devant Dieu ; il n’y a ici d’autre personne que moi. Ainsi, ne craignez pas d’embûche.