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— Il n’est pas tard, dit Arthur ; pourquoi ne pas nous y rendre ?

— Il est deux heures, dit Gustave.

— Deux heures, dis-tu ?

— Oui.

— Encore quelques minutes de marche, et nous y sommes rendus, dit George.

— Prenez mon avis, chers amis, dit Gustave, ne nous aventurons pas plus loin ; nous ne sommes pas nombreux, et si la nuit nous surprenait dans cette prairie, il pourrait nous arriver malheur.

George et Arthur, qui avaient appris à respecter l’opinion de Gustave, obéirent et on tourna le dos au rocher.

— Je vous disais bien que vous vous faisiez illusion sur la proximité de ce rocher, dit Gustave ; pourvu que nous retrouvions nos traces et le chemin de la caravane, ça ira bien.

— C’est bien simple, dit George, nous venons de cette direction ; retournons-y.

— Pas aussi simple que vous le pensez ; prenons toujours cette direction, nous viendrons bien à bout de nous retrouver.

Gustave ne fut pas longtemps sans s’apercevoir qu’ils n’étaient pas dans la bonne direction. Quel chemin prendre ? il ne le savait pas lui-même. Cependant, ne voulant pas inquiéter ses amis, il ne fit pas de remarques.

Il pique plus fort, George et Arthur en font autant ; mais une heure, deux heures se passent, et ni route ni caravane ne paraît encore. L’inquiétude commence à s’emparer de nos jeunes amis. Trois heures, quatre heures se passent… rien, rien de la route qu’ils avaient quittée le matin ; pas ombre de caravane. Ils regardent de tous côtés, comme pour trouver quelqu’un qui puisse leur indiquer où est cette route tant désirée ; personne ne se présente ; ils semblent interroger les points saillants pour se guider, mais