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térieur de ce cercle, s’abriter derrière les wagons, voir ce qui se passe au dehors, et tirer sur leurs ennemis, les sauvages, sans s’exposer à leurs flèches meurtrières.

On était occupé à préparer le souper, lorsque Gustave aperçoit une soixantaine d’hommes à cheval accourant rapidement vers le camp. Il en avertit le capitaine qui s’empresse de commander à ses gens de préparer leurs armes. Inquiets, hommes, femmes et enfants se demandaient quelle pouvait être l’intention de ces hommes, et quelle mission ils venaient remplir.

— Je ne sais que penser de ces hommes, dit le capitaine.

— Leur allure n’est pas tout à fait rassurante, répondit Gustave ; ils ne viennent pas en mission de paix, d’après moi.

— C’est ce que je crains, dit le capitaine ; restez à l’entrée du camp, jeune homme, je vais donner l’ordre aux femmes et aux enfants d’entrer dans les wagons, et je viendrai vous rejoindre avec du renfort.

Gustave se rend à son poste tout en examinant ses pistolets.

Sans ralentir leur course, ces hommes arrivent au camp ; l’un d’eux, paraissant être leur chef, s’approche de Gustave et lui dit :

— Qui êtes-vous ? Où allez-vous ?

— Cela ne vous regarde pas, répond Gustave sans bouger ; passez votre chemin.

— Ho ! ho ! vous pensez que nous ignorons qui vous êtes ; vous êtes des Mormons en route pour le lac Salé, et nous sommes venus pour vous donner une bonne sérénade.

Se tournant alors du côté de la troupe, il ajoute :

— Mes amis, préparez vos instruments et jouons à l’honneur de ces Mormons, afin qu’ils puissent arriver sains et saufs à la nouvelle Jérusalem.

Aussitôt dit, aussitôt fait : les clarinettes, les violons et des tambourines de toutes sortes sortirent comme