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— Que ces images et ces reliques existaient alors. Avez-vous trouvé un seul historien exact, protestant ou catholique, qui ait nié que les premiers chrétiens recueillaient le corps et le sang des martyrs de la foi, pour les déposer dans les catacombes ou les cavernes, et pour faire brûler des lampes ou autres lumières sur leurs tombes ? Avez-vous trouvé un seul historien honnête, qui ne rapporte que ces mêmes chrétiens s’agenouillaient devant ces tombes pour demander à Dieu, par leur intercession, soit la grâce du martyre, soit la cessation des persécutions, ou la force et la persévérance dont ils avaient besoin ? N’est-il pas avéré encore par tous ceux qui ont écrit l’histoire avec exactitude, que ces mêmes chrétiens regardaient ces restes des martyrs comme des reliques précieuses, et leur portaient la plus grande vénération ? Pancrace, l’illustre martyr, ne portait-il pas sur sa poitrine un médaillon dans lequel sa bonne mère avait déposé du sang de son époux martyr, et n’avait-il pas pour cette relique la plus grande vénération ? D’ailleurs, la meilleure preuve de cette vérité, c’est que, malgré les persécutions des empereurs, malgré les ravages que Rome a subis, malgré les fréquentes invasions des barbares, ces restes, ces reliques ont été conservés et gardés avec le plus grand soin jusqu’à nos jours.

— Il serait à désirer, dit Gustave, que les catholiques de ce jour eussent la même vénération pour ces saintes reliques conservées avec tant de zèle par les premiers chrétiens.

— En bravant tous les dangers, la mort même, dit le prêtre ; vous avez lu l’histoire, monsieur ; vous devez avoir vu que l’impératrice Hélène, épouse de Constantin, après avoir trouvé la croix sur laquelle le divin Sauveur est mort, convoqua les évêques, qui firent séparer cette croix en toutes petites parties, et les firent distribuer dans tout l’univers chrétien, enchâssées dans des cadres brillants d’or et de pierres précieuses. Tout cela se passait bien avant le