Nos pères ont mangé la manne du désert, ainsi qu’il est écrit ; il leur a donné à manger le pain du ciel. Jésus, donc, leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain. Et Jésus leur dit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi, n’aura jamais soif.
— Bon ! s’écria M. Dumont avec triomphe, c’est le texte que j’attendais, et si je n’en ai pas encore parlé, c’était pour frapper plus fort. Que dites-vous de ceci, monsieur ? Ne voyez-vous pas que Jésus-Christ parle de ce pain de vie dans un sens figuré et spirituel ? Ne dit-il pas : Celui qui croit en moi n’aura jamais soif ? C’est donc par la foi et l’obéissance à sa doctrine que nous nous nourrissons de ce pain, et non par la chair et le sang de Jésus-Christ.
— C’est clair, dit M. Johnson joyeux ; ces paroles démontrent que notre Sauveur parle de la foi que nous devons avoir pour participer à ce pain de vie qu’il a promis de donner à ceux qui croient en lui.
— Attendez, messieurs, Jésus-Christ lui-même, qui vient de nous promettre un pain nouveau qui donnera la vie éternelle, va nous dire ce que c’est que ce pain. Remarquez bien, il y a déjà cinq ou six fois, dans ce chapitre, que ce divin Sauveur parle de ce pain. Voyons, jeune homme, dites-nous donc quel est ce pain ; lisez le verset 52e.
— Le voici, dit Gustave :
Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai pour la vie du monde, c’est ma chair.
— Ah ! ce pain est la chair de Jésus-Christ, dit le prêtre. Ce n’est donc pas la foi et l’obéissance en lui ; que dites-vous de cela ?
M. Dumont, embarrassé, ne savait que répondre ;