Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
gustave

sirée. Après l’avoir remercié, nous reprenons notre route et nous arrivons. On frappe à la porte ; l’empressement que l’on met à nous ouvrir nous étonne ; ce n’est pas la coutume des maisons douteuses. Nous entrons… la portière est une jeune sœur qui, le sourire sur les lèvres, demande avec grâce et modestie ce qu’elle peut faire pour nous servir.

Malgré la répugnance que nous avons toujours éprouvée pour ces maisons, nous ne pouvons nous empêcher d’admirer et la jeune sœur et la propreté qui règne et embellit tous ces grands corridors qui viennent aboutir à la salle d’entrée ; notre regard erre de côté et d’autre, et nous oublions la bonne religieuse qui attend notre réponse. Revenus à nous-mêmes, nous remettons avec nos excuses notre lettre à la jeune sœur qui, après nous avoir offert des sièges, s’empresse de la porter à la supérieure.

Cette dernière, après en avoir pris connaissance, vient nous souhaiter la bienvenue ; elle s’informe du lieu de notre résidence, de notre famille, de nos enfants ; sa conversation nous plaît, nous enchante et nous édifie. Monseigneur, ajoute-t-elle, me donne l’instruction de vous faire voir toutes les dispositions et les différentes parties de notre communauté.

Elle sonne et commande à la sœur qui répond à son appel, de nous montrer tout, sans excepter la cour, et, après nous avoir salués, elle retourne à son devoir.

La religieuse chargée de nous conduire s’approche de nous et nous dit en souriant : Nous avons un long voyage à faire, je crains que vous n’éprouviez quelque fatigue ; par où voulez-vous commencer ?

Nous la remercions de sa sollicitude et nous lui répondons que nous aimerions à commencer par les caves et les souterrains. C’est, pensons-nous, dans les souterrains que doit être tout le mal.

Nous descendons… notre guide nous procure des lumières et nous entrons dans les souterrains ; la vue