À la suite d’un décret de prise de corps lancé par le prévôt de Paris contre Marie Bouillette, Pierre Ferrand et Lucien Pillé, compagnons relieurs, puis du refus fait à Pierre Leroy, relieur, de le recevoir maître, et enfin d’une saisie opérée à la requête du syndic, chez Antoine Duhamel, Toussaint Boulanger, Jean Thoreau et Pierre Langlois, autres compagnons relieurs, le Parlement rendit un arrêt par appointé, le 20 mai 1634, qui concluait au renvoi de la plainte pour les trois premiers compagnons, à la réception de Leroy et des quatre derniers compagnons auxquels les outils saisis étaient rendus. Cet arrêt stipulait encore que, sauf les fils et les gendres de maîtres, on ne recevrait plus à l’avenir que trois maîtres par an, dont un relieur.
Malgré cet arrêt, quelques compagnons s’établirent sans maîtrise sous le syndicat de Cottereau. L’imprimeur Antoine Vitré, qui lui succéda et conserva les fonctions de syndic de septembre 1639 à novembre 1644, blâma vivement cette tolérance et voulut rétablir le bon ordre. Il fit un nouveau règlement et le signifia à chaque membre de la corporation en janvier 1642.
Vitré fut un homme distingué dans sa profession. Quelque peu rigide, il n’aimait pas les libraires suivant la cour, dont la charge s’achetait et qu’il trouvait ridicule : aussi décida-t-il Richelieu à supprimer deux de ces offices. Sur une observation du grand-prévôt, qui regrettait cette suppression à cause des droits qu’il y perdait, Vitré, du moins il le dit, lui conseilla par ironie de s’indemniser en se réservant le droit de nommer le bedeau de la confrérie. Enfin un nommé Aumon ayant acheté une de ces charges de libraire suivant la cour, il le plaisanta assez vertement dans une lettre fort spirituelle :
Aumon, écrivait-il, n’est ny maistre ny compagnon. Il est parent d’un fondeur de lettres nommé Cottin, sous le nom duquel il tient sa boutique au Palais, car les fondeurs de lettres d’imprimerie se disent aussi libraires, imprimeurs et relieurs, à cause qu’ils fondent les lettres. Je leur dis que le veau auroit bien plus de droit de se dire libraire, luy qui fournit la peau pour couvrir les livres !
Mais revenons au règlement, qu’on appela le règlement de Vitré et qui toutefois ne paraît pas avoir été obligatoire, n’ayant