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les 2 milliards 400 millions de biens étaient pris sur les biens de moins de trois cents arpens. Sur-le-champ on prit les mesures que nécessite l’adoption d’un papier-monnaie. Le mandat était la monnaie de la république, tout devait être payé en mandats. Les créances stipulées en numéraire, les baux, les fermages, les intérêts des capitaux, les impôts, excepté l’impôt arriéré, les rentes sur l’état, les pensions, les appointemens des fonctionnaires publics, durent être payés en mandats. Il y eut de grandes discussions sur la contribution foncière. Ceux qui prévoyaient que les mandats pourraient tomber comme l’assignat, voulaient que, pour assurer à l’état une rentrée certaine, on continuât de payer la contribution foncière en nature. On leur objecta les difficultés de la perception, et on décida qu’elle aurait lieu en mandats, ainsi que celle des douanes, des droits d’enregistrement, de timbre, des postes, etc. On ne s’en tint pas là on crut devoir accompagner la création du nouveau papier des sévérités ordinaires qui accompagnent l’emploi des valeurs forcées ; on déclara que l’or et l’argent ne seraient plus considérés comme marchandises, et qu’on ne pourrait plus vendre le papier contre l’or, ni l’or contre le papier. Après les expériences qu’on avait faites cette mesure était misérable. On venait d’en prendre en même temps une autre qui ne l’était pas moins,