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directoire (1798).

compagnies. Excepté Barras, qui était de moitié dans tous les profits des compagnies, qui était l’espoir de tous les brouillons de Milan, les quatre autres directeurs dénonçaient avec la plus grande énergie ce qui se faisait en Italie. Larévellière surtout, dont la sévère probité était révoltée de tant de désordres, proposa au directoire un plan qui fut agréé. Il voulait qu’une commission continuât à diriger le gouvernement romain, et à contenir l’autorité militaire qu’un ambassadeur fût envoyé à Milan, pour y représenter le gouvernement français, et y enlever toute influence à l’état-major ; que cet ambassadeur fût chargé de faire à la constitution cisalpine les changemens qu’elle exigeait, comme de réduire le nombre des divisions locales, des fonctionnaires publics, et des membres des conseils ; qu’enfin cet ambassadeur eût pour adjoint un administrateur capable de créer un système d’impôt et de comptabilité. Ce plan fut adopté. Trouvé naguère ministre de France à Naples, et Faypoult, l’un des membres de la commission de Rome, furent envoyés à Milan pour exécuter les mesures proposées par Larévellière.

Trouvé devait, aussitôt qu’il serait arrivé à Milan, s’entourer des hommes les plus éclairés de la Cisalpine, et convenir avec eux de tous les changemens qu’il était nécessaire de faire soit à la constitution, soit au personnel du gouvernement. Il