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directoire (1798).

sons. D’abord elle ne pouvait démembrer la Cisalpine à peine formée, et replacer sous le joug autrichien des provinces qu’elle avait affranchies, et auxquelles elle avait promis et fait payer la liberté ; enfin elle avait, l’année précédente, conclu un traité avec le roi de Piémont, par lequel elle lui garantissait ses états. Cette garantie était surtout stipulée contre l’Autriche. La France ne pouvait donc pas sacrifier le Piémont. Aussi François (de Nefchâteau) ne put-il adhérer aux propositions de M. de Cobentzel. On se sépara sans avoir rien conclu. Aucune satisfaction n’était accordée pour l’événement de Vienne. M. de Degelmann, qui devait être envoyé à Paris comme ambassadeur, n’y vint pas, et on déclara que les deux cabinets continueraient de correspondre par leurs ministres au congrès de Rastadt. Cette séparation fut généralement prise pour une espèce de rupture.

Les résolutions de l’Autriche furent évidemment fixées dès cet instant ; mais avant de recommencer les hostilités avec la France, elle voulait s’assurer le concours des principales puissances de l’Europe. M. de Cobentzel partit pour Berlin, et dut se rendre de Berlin à Saint-Pétersbourg. Le but de ces courses était de contribuer avec l’Angleterre à former la nouvelle coalition. L’empereur de Russie avait envoyé à Berlin l’un des plus importans personnages de son empire, le prince