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satisfactions d’amour-propre ne seraient accordées qu’autant que celles d’ambition auraient été obtenues. L’Autriche disait que l’institution des deux républiques romaine et helvétique, et l’influence évidente exercée sur les républiques cisalpine, ligurienne et batave, étaient des violations du traité de Campo-Formio, et une altération dangereuse de l’état de l’Europe ; elle soutenait qu’il fallait que la France accordât des dédommagemens, si. elle voulait qu’on lui pardonnât ses dernières usurpations ; et pour dédommagement, le négociateur autrichien demandait de nouvelles provinces en Italie. Il voulait que la ligne de l’Adige fût portée plus loin, et que les possessions autri.chiennes s’étendissent jusqu’à l’Adda et au Pô, c’est-à-dire que l’on donnât à l’empereur une grande moitié de la république cisalpine. M. de Cobentzel proposait de dédommager la république cisalpine avec une partie du Piémont ; le surplus de ce royaume aurait été donné à l’archiduc de Toscane ; et le roi de Piémont aurait reçu en dédommagement les états de l’Église. Ainsi, au prix d’un agrandissement pour lui en Lombardie, et pour sa famille en Toscane, l’empereur aurait sanctionné l’institution de la république helvétique, le renversement du pape et le démembrement de la monarchie du Piémont. La France ne pouvait consentir à ces propositions par une foule de rai-