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28 RÉVOLUTION FRANÇAISE.


divan, ou conseil municipal, composé des scheiks et des notables d’Alexandrie, afin de les consulter sur toutes les mesures que l’autorité française aurait à prendre. Il laissa trois mille hommes en garnison à Alexandrie, et en donna le commandement à Kléber, que sa blessure devait, pour un mois ou deux, condamner à l’inaction, Il chargea un jeune officier du plus rare mérite, et qui promettait un grand ingénieur à la France, de mettre Alexandrie en état de défense et d’y faire pour cela les travaux nécessaires. C’était le colonel Crétin, qui, à peu de frais et en peu de temps, exécuta à Alexandrie des travaux superbes. Bonaparte donna ensuite des ordres pour mettre la flotte à l’abri. C’était une question de savoir si les gros vaisseaux pourraient entrer dans le port d’Alexandrie. Une commission de marins fut chargée de sonder le port, et de faire un rapport. En attendant, la flotte fut mise à l’ancre dans la rade d’Aboukir. Bonaparte ordonna à Brueys de faire promptement décider la question, et de se rendre à Corfou, s’il était reconnu que les vaisseaux ne pouvaient pas entrer dans Alexandrie. Après avoir vaqué à ces soins, il fit ses dispositions pour se mettre en marche. Une flottille considérable chargée de vivres, d’artillerie, de munitions et de bagages, dut longer la côte jusqu’à l’embouchure de Rosette, entrer dans le Nil, et le