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directoire (1799).

moyens en tout genre. Jourdan, obligé d’envoyer plusieurs bataillons en Belgique, pour y réprimer quelques troubles, et une demi-brigade à l’armée d’Helvétie pour remplacer une autre demi-brigade envoyée en Italie, ne comptait plus que trente-huit mille hommes effectifs. De pareilles forces étaient trop disproportionnées avec celles de l’archiduc, pour qu’il pût lutter avec avantage. Il demandait la prompte formation de l’armée de Bernadotte, qui ne comptait pas encore plus de cinq à six mille hommes, et surtout l’organisation des nouveaux bataillons de campagne. Il aurait voulu qu’on lui permît d’attirer à lui, ou l’armée du Rhin, ou l’armée d’Helvétie, en quoi il avait raison. Masséna se plaignait, de son côté, de n’avoir ni les magasins ni les moyens de, transport indispensables pour faire vivre son armée dans des pays stériles et d’un accès extrêmement difficile.

Le directoire répondait à ces observations que les conscrits allaient rejoindre et se former bientôt en bataillons de campagne ; que l’armée d’Helvétie serait incessamment portée à quarante mille hommes, celle du Danube à soixante ; que dès que les élections seraient achevées, les vieux bataillons, retenus dans l’intérieur, iraient former le noyau de l’armée du Rhin. Bernadotte et Masséna avaient ordre de concourir aux opérations de Jourdan, et de se conformer à ses vues. Comptant toujours