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directoire (1799).

depuis Vérone jusqu’à Naples, il fallait, à l’exemple de Bonaparte, en réunir la plus grande partie sur l’Adige, et frapper là les grands coups. En battant les Autrichiens sur l’Adige, il était assez prouvé qu’on pouvait tenir en respect Rome, Florence et Naples. Du côté du Danube, au lieu de perdre inutilement des milliers de braves au pied du Saint-Gothard, il fallait diminuer l’armée de Suisse et du Rhin, grossir l’armée active du Danube, et livrer avec celle-ci une bataille décisive en Bavière. On pouvait même réduire encore les points d’attaque rester en observation sur l’Adige, n’agir offensivement que sur le Danube, et là, porter un coup plus fort et plus sûr, en grossissant la masse qui devait le frapper. Napoléon et l’archiduc Charles ont prouvé, le premier par de grands exemples, le second par des raisonnemens profonds, qu’entre l’Autriche et la France, la querelle doit se vider sur le Danube. C’est là qu’est le chemin le plus court pour arriver au but. Une armée française victorieuse en Bavière, rend nuls tous les succès d’une armée autrichienne victorieuse en Italie, parce qu’elle est beaucoup plus rapprochée de Vienne.

Il faut dire, pour excuser les plans du directoire, qu’on n’avait point encore embrassé d’aussi vastes champs de bataille, et que le seul homme qui l’aurait pu alors était en Égypte. On dissémina donc