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révolution française.

ques escadrons dé cavalerie, devenait très-redoutable derrière les murs d’une ville. On eut quelques combats à livrer pour approcher de la place, et les lazzaronis montrèrent là plus de courage que l’armée napolitaine. L’imminence du danger avait redoublé leur fureur. Le prince de Moliterne, qui voulait les modérer, avait cessé bientôt de leur convenir, et ils avaient pris pour chefs deux d’entre eux, les nommés Paggio et Michel le fou. Ils se livrèrent, dès cet instant, aux plus grands excès, et commirent toute espèce de violences contre les bourgeois, et les nobles accusés de jacobinisme. Le désordre fut poussé à un tel point, que toutes les classes intéressées à l’ordre souhaitèrent l’entrée des Français. Les habitans firent prévenir Mack qu’ils se joindraient à lui pour livrer Naples. Le prince de Moliterne lui-même promit de s’emparer du fort Saint-Elme, et de le livrer aux Français. Le 4 pluviôse (23 janvier ), Championnet donna l’assaut. Les lazzaronis se défendirent courageusement ; mais les bourgeois s’étant emparés du fort Saint-Elme et de différens postes de la ville, donnèrent entrée aux Français. Les lazzaronis, retranchés néanmoins dans les maisons, allaient se défendre de rues en rues, et incendier peut-être la ville mais on fit prisonnier un de leurs chefs, on le traita avec beaucoup d’égards, on lui promit de respecter saint Janvier, et on obtint enfin